Numérique responsable : pourquoi la France doit intensifier ses efforts
Le numérique peut être un levier pour l’écologie… ou un accélérateur de dérives environnementales.
Le numérique peut être un levier pour l’écologie… ou un accélérateur de dérives environnementales.
Le numérique, bien qu’essentiel à la transformation de notre société, n’est pas sans conséquences pour l’environnement. Selon l’ADEME, il représente aujourd’hui près de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et cette part pourrait doubler d’ici 2025 si aucune action structurée n’est engagée. Cette empreinte est liée à toutes les étapes du cycle de vie des équipements numériques : extraction des matières premières, fabrication, usage énergivore et gestion en fin de vie.
Comme le souligne Sylvain Waserman, Président-Directeur Général de l’ADEME, « le numérique peut être un atout extraordinaire pour la transition écologique, mais aussi un désastre s’il est laissé sans pilotage ». Ce constat met en évidence une vérité inconfortable : la croissance exponentielle des usages numériques, des centres de données, de l’Internet des objets ou du streaming en haute définition engendre une pression environnementale croissante.
Un exemple frappant de cette dérive est la prolifération des starter packs, ces montages d’images générés massivement par intelligence artificielle et popularisés sur les réseaux sociaux. En avril 2025, Le Figaro révèle que des millions de ces visuels sont produits chaque jour, saturant les serveurs et mobilisant des ressources énergétiques colossales pour des contenus éphémères ou sans finalité durable. Cette tendance illustre la manière dont l’usage récréatif et impulsif du numérique contribue, souvent de manière invisible, à alourdir l’empreinte environnementale globale du secteur.
Face à ce type de phénomène, une régulation raisonnée des usages, couplée à une meilleure sensibilisation des utilisateurs, devient indispensable.
Face à ce défi, la France fait figure de pionnière. Elle est le premier pays au monde à avoir légiféré pour un numérique plus responsable, avec des lois comme la loi REEN (Réduction de l’Empreinte Environnementale du Numérique) adoptée en 2021, qui impose notamment aux collectivités territoriales de se doter d’une stratégie numérique responsable.
À partir de 2026, les critères environnementaux deviendront obligatoires dans tous les marchés publics, un levier considérable pour orienter l’ensemble des acteurs économiques vers des pratiques plus vertueuses. Cette dynamique s’étend déjà au secteur privé, où de nombreuses grandes entreprises intègrent désormais l’analyse du cycle de vie (ACV) des équipements dans leurs décisions d’achat.
Cependant, la France ne peut agir seule. Le numérique est un système globalisé : sans gouvernance internationale, l’impact des efforts nationaux restera limité. Sylvain Waserman rappelle la nécessité d’une régulation à l’échelle mondiale, sans laquelle le numérique pourrait « échapper à tout contrôle » en termes d’impact environnemental. Il est donc urgent de construire une coopération mondiale sur les standards d’écoconception, d’obsolescence programmée et de gestion des données.
La transition vers un numérique responsable ne repose pas uniquement sur les institutions : les entreprises, les collectivités et les citoyens ont un rôle clé à jouer. Adopter une posture de sobriété numérique est essentiel. Cela passe par des gestes simples mais efficaces : désactiver les notifications non utiles, éviter le streaming en haute définition quand cela n’est pas nécessaire, préférer le Wi-Fi à la 4G ou 5G, éteindre les appareils en veille ou encore allonger la durée de vie des équipements.
L’écoconception des services numériques est un autre axe majeur. En 2024, l’ADEME, l’Arcep et l’Arcom ont co-construit une méthode de référence d’écoconception des services numériques, permettant aux développeurs et éditeurs de limiter l’impact environnemental de leurs plateformes dès la phase de conception. Cela signifie, par exemple, réduire les lignes de code inutiles, alléger les images, éviter les vidéos en lecture automatique ou optimiser l’architecture des sites pour qu’ils consomment moins de ressources serveur.
Pour les entreprises, adopter ces bonnes pratiques devient aussi un enjeu stratégique, tant pour répondre aux exigences réglementaires croissantes que pour valoriser leur engagement RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Le numérique responsable s’impose comme un nouveau pilier de la performance durable.
Chez Leasétic, nous croyons qu’il est possible de concilier innovation technologique, performance économique et exigence écologique. Grâce à nos services de financement, de gestion du cycle de vie des équipements informatiques et de revalorisation des actifs, nous aidons les organisations à réduire leur empreinte carbone tout en maîtrisant leurs coûts.
Nos experts accompagnent les directions achats, DSI et directions RSE dans la mise en œuvre de stratégies numériques responsables et dans la transition vers un parc IT optimisé, durable et flexible. Contactez nos équipes pour construire ensemble un numérique plus sobre, plus intelligent et résolument tourné vers l’avenir.