Suffisance numérique : vers un modèle IT plus sobre pour les entreprises
Moins mais mieux : la suffisance numérique propose un cadre pour un numérique d’entreprise plus responsable et résilient.
Moins mais mieux : la suffisance numérique propose un cadre pour un numérique d’entreprise plus responsable et résilient.
Longtemps associée à la performance et à l’innovation, l’infrastructure numérique des entreprises est aujourd’hui remise en question au regard de son impact environnemental. Le concept de suffisance numérique propose une approche radicalement différente de la simple efficacité : il ne s’agit plus seulement de consommer moins, mais de consommer mieux, voire de remettre en question la pertinence même de certains usages.
Contrairement à la sobriété numérique, qui vise une réduction progressive de l’empreinte environnementale, la suffisance va plus loin. Elle interroge la nécessité des usages et appelle à une transformation structurelle des pratiques IT. Selon le projet ANR-Suffisance Numérique, cette approche consiste à « orienter le numérique vers les usages strictement nécessaires à une société durable et solidaire ».
La généralisation du télétravail, la multiplication des objets connectés, l’essor des services cloud et des systèmes d’information complexes ont considérablement accru la consommation énergétique du numérique. D’après l’ADEME, le numérique représente aujourd’hui environ 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, avec une tendance à la hausse.
Les DSI et responsables des achats sont désormais confrontés à une double pression : améliorer la performance tout en réduisant l’empreinte carbone. La suffisance numérique se positionne comme un levier stratégique pour répondre à cette exigence, en redéfinissant les besoins réels de l’entreprise.
Le premier levier consiste à repenser la gestion des équipements. Trop souvent, les cycles de renouvellement sont dictés par des logiques commerciales ou technologiques plus que par les besoins réels. Pourtant, prolonger la durée de vie d’un ordinateur portable de 2 à 4 ans permet de réduire son empreinte carbone de 50 %, selon l’ADEME.
Les entreprises peuvent agir à plusieurs niveaux :
La suffisance logicielle est un axe souvent sous-estimé. Des logiciels toujours plus lourds exigent des machines plus puissantes, créant une spirale de renouvellement inutile. Une stratégie de suffisance implique :
Il est également essentiel de sensibiliser les collaborateurs à l’usage raisonné des outils numériques. Cela inclut par exemple la réduction du volume de mails internes, la désactivation de la lecture automatique de vidéos ou la limitation du stockage cloud non structuré.
Les infrastructures IT représentent un poste majeur de consommation. En ciblant l’écoconception des services numériques, la rationalisation des data centers et l’hébergement responsable, les entreprises peuvent considérablement réduire leur impact :
La suffisance numérique est aussi une opportunité pour renforcer la résilience et l’indépendance technologique. L’adoption de solutions open source, le recours à des clouds souverains ou encore la relocalisation des services numériques sont des leviers puissants pour :
Cette démarche s’inscrit dans une logique de souveraineté numérique, de plus en plus intégrée aux stratégies publiques comme privées.
Un des risques majeurs de la transition numérique reste l’effet rebond : les gains obtenus grâce à une meilleure efficacité peuvent être annulés par une augmentation des usages. Par exemple, la visioconférence permet de limiter les déplacements, mais une surutilisation génère une forte consommation énergétique.
C’est pourquoi une démarche de suffisance impose :
La réussite d’un modèle IT plus sobre repose sur une dynamique collective. Il ne s’agit pas simplement d’implémenter des outils plus verts, mais de transformer les pratiques et les mentalités :
Cette approche renforce également l’attractivité de l’entreprise, en réponse aux attentes croissantes des talents pour des employeurs engagés.
Enfin, la suffisance numérique doit s’ancrer dans une stratégie mesurable et transparente. Des indicateurs clés peuvent être suivis :
L’intégration de ces métriques dans les bilans carbone ou rapports RSE permet d’objectiver les progrès et de les valoriser auprès des parties prenantes.
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