Obsolescence logicielle : un défi caché de la durabilité numérique

Quand le logiciel raccourcit la vie du matériel, c’est tout l’équilibre du numérique durable qui vacille.

Obsolescence programmée : de quoi parle-t-on vraiment ?

Dans un monde numérique en constante évolution, nos appareils électroniques deviennent obsolètes à une vitesse étonnante. Cette réalité tient souvent moins à une panne matérielle qu’à un facteur plus insidieux : l’obsolescence programmée. Ce terme générique recouvre plusieurs formes distinctes, dont l’une des plus pernicieuses est l’obsolescence logicielle.

Parmi les types d’obsolescence identifiés, on distingue :

  • L’obsolescence technique : survient lorsque le produit n’est plus compatible avec les nouvelles technologies ou standards.
  • L’obsolescence esthétique ou psychologique : stimulée par le marketing ou les tendances, elle pousse les consommateurs à remplacer un appareil encore fonctionnel par un modèle plus récent.
  • L’obsolescence fonctionnelle : intervient quand une fonctionnalité essentielle cesse de fonctionner sans possibilité de réparation ou d’évolution.
  • L’obsolescence logicielle : spécifique au domaine numérique, elle désigne la perte d’utilité d’un appareil du fait d’un logiciel qui n’est plus mis à jour, trop lourd ou délibérément inadapté.

Ce dernier type mérite une attention particulière. L’obsolescence logicielle se manifeste, par exemple, lorsque le fabricant arrête de proposer des mises à jour de sécurité ou rend les mises à jour incompatibles avec les versions précédentes. Pire encore, certaines mises à jour alourdissent délibérément le logiciel, entraînant une baisse de performance de l’appareil et incitant ainsi son renouvellement prématuré. Ce phénomène est particulièrement fréquent dans les smartphones, les ordinateurs et autres objets connectés.

Causes et conséquences…

Les motivations derrière l’obsolescence logicielle sont multiples. D’un point de vue commercial, elle soutient un modèle économique fondé sur le renouvellement rapide des équipements. En incitant les utilisateurs à remplacer des appareils encore fonctionnels, elle alimente la croissance mais au prix d’un gaspillage de ressources et d’une empreinte environnementale accrue.

D’un point de vue technique, l’introduction de nouvelles fonctionnalités ou de corrections de failles de sécurité peut exiger davantage de puissance de calcul ou de mémoire, ce qui rend les anciens appareils inadaptés. Toutefois, cette incompatibilité n’est pas toujours inévitable ; elle résulte parfois de choix de conception qui ne tiennent pas compte de la durabilité.

Les conséquences de cette obsolescence sont lourdes :

  • Environnementales : la fabrication d’un nouvel appareil consomme des ressources naturelles rares et génère d’importants impacts environnementaux. La réduction de la durée de vie des équipements numériques va donc à l’encontre des objectifs de sobriété et de transition écologique.
  • Économiques : pour les entreprises, l’obsolescence logicielle implique des coûts supplémentaires liés à l’achat de nouveaux équipements, la formation des collaborateurs, la gestion de l’interruption de service ou des incompatibilités entre logiciels.
  • Sociétales : elle aggrave la fracture numérique en rendant rapidement obsolètes des équipements qui pourraient encore être utiles, notamment dans les collectivités ou les foyers modestes.

Ce que dit (enfin) la loi sur le sujet

Face à ces constats, le législateur a commencé à réagir. La notion d’obsolescence logicielle est désormais mieux identifiée dans les textes de loi. Des obligations de transparence ont été introduites pour les fabricants, qui doivent informer les consommateurs sur la durée de disponibilité des mises à jour logicielles, en distinguant les mises à jour de sécurité de celles qui apportent de nouvelles fonctionnalités.

La réglementation vise aussi à limiter les pratiques qui rendent les équipements inutilisables de manière anticipée, par exemple en imposant que les mises à jour ne dégradent pas les performances des appareils. L’idée est de renforcer le droit à la durabilité numérique, en permettant aux usagers de choisir librement s’ils souhaitent ou non installer une mise à jour, sans que cela affecte leur accès au service.

Cette évolution s’inscrit dans une dynamique plus large portée notamment par la loi anti-gaspillage pour l’économie circulaire, qui vise à allonger la durée de vie des produits et à limiter les pratiques d’obsolescence.

Bien que ces évolutions réglementaires constituent une avancée, leur mise en œuvre reste encore partielle. Le défi consiste désormais à assurer leur application effective et à élargir ces mesures à l’ensemble des acteurs du numérique.

Des leviers concrets pour les entreprises responsables

Pour lutter efficacement contre l’obsolescence logicielle, plusieurs leviers peuvent être activés, notamment par les entreprises qui ont un rôle clé à jouer dans cette transformation.

D’abord, il convient de favoriser une transparence accrue sur la nature, la fréquence et l’impact des mises à jour logicielles. Offrir aux utilisateurs la possibilité de différencier les mises à jour critiques (liées à la sécurité) des mises à jour facultatives est une mesure essentielle pour restaurer leur autonomie.

Ensuite, allonger la durée de support des logiciels et garantir une compatibilité descendante est un moyen efficace d’optimiser l’usage des équipements dans le temps. Cela suppose une stratégie claire de gestion de la dette technique et de l'obsolescence IT, notamment dans les systèmes d’information complexes où chaque mise à jour peut affecter l’ensemble du parc matériel et logiciel.

Les entreprises peuvent également s’engager dans une démarche d’optimisation du cycle de vie des équipements et de gestion de leur parc informatique : reconditionnement, réemploi, mutualisation, ou encore location évolutive sont autant de pratiques qui contribuent à une gestion durable du parc numérique. En agissant sur la durée de vie des équipements, elles réduisent à la fois leur impact environnemental et leur budget d’investissement.

ordinateur très ancien qui ne supporte pas les dernières mises à jour

Enfin, certaines organisations font le choix d’intégrer ces préoccupations dès la conception de leurs produits ou services, en développant des logiciels moins énergivores et plus compatibles avec les appareils anciens. Il s’agit là d’un véritable changement de paradigme, où la performance ne se mesure plus seulement à la puissance ou à la nouveauté, mais aussi à la longévité et à la sobriété. C’est une approche cohérente avec les principes du numérique responsable, qui promeut un usage plus sobre, éthique et durable des technologies.

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Chez Leasétic, nous sommes convaincus que la durabilité numérique passe par une meilleure gestion des équipements et une stratégie logicielle responsable. Grâce à notre approche fondée sur la location évolutive, la revalorisation du matériel et l’optimisation du cycle de vie IT, nous aidons les entreprises à réduire leur dette technique, tout en diminuant leur impact environnemental et leurs coûts.

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